J’ai fait un burn out en 2020
Il etait important pour moi de parler du burn out ; cela a du sens pour moi de poser ces mots aujourd’hui sur ce blog pour illustrer que la vie n’est pas lineaire et que tout .. est toujours possible
J’aimerai que mon témoignage puisse permettre de mieux comprendre ce que c’est ; j’aimerai aussi qu’il puisse permettre de prévenir.
C’est fondamental de prévenir le BO ; en effet, plus tard vous acceptez l’arrêt maladie, plus long sera le chemin vers la guérison.
Avant toute chose, ces mots ne sont pas là pour accuser les uns ou les autres.
Je décrirai ce que j’ai senti, perçu, entendu mais avec mon filtre. Il ne s’agit pas de La vérité mais de Ma vérité.
Je souhaite que ces mots viennent panser et soigner une blessure, peut être pas tout à fait cicatrisée ; j’espère aussi qu’ils pourront alerter.
Les mois et les semaines qui ont précédé ma chute, je parle souvent de chute, j’ai beaucoup pleuré à la maison le soir.
Surmenée, je ne voyais plus clair. Je n’ai peut être pas (sans doute pas) suffisamment demandé de l’aide.
Je me suis renfermée à mon travail, je me suis sentie incomprise ; j’avais la sensation d’être dans un tunnel mais je ne voyais plus la lumière au bout.
Cette sensation a fini par un gros craquage au travail avec mon responsable..
Quelques jours après, j’acceptais un arrêt maladie d’une semaine, de mon docteur généraliste, après avoir refusé, les mois précédents, ceux qu’elle m’avait deja proposé de prendre
Cette fois ci malgré l’importance des dossiers qui étaient à boucler avant la fin d’année, j’acceptais l’inacceptable !
Etre arrêtée, ne plus travailler …
J’ai ressenti une grande honte, une grande culpabilité.
J’étais angoissée dès que je pensais à mon travail ou bien aux dossiers qui étaient en cours. Le moindre SMS ou appel téléphonique créait en moi une forte angoisse.
Et puis cet arrêt a été prolongé de 3 semaines, 1 mois, 2 mois …
SUITE UN PEU PLUS TARD
SECONDE PARTIE :
BURN OUT… SUITE ET FIN (ou pas …)
Cet état a duré plusieurs mois ; j’étais incapable de retourner à mon poste.
Pendant toute cette période, j’ai eu la chance d’être entourée par mon mari, mes enfants, et mes proches. En parallèle, j’ai mal vécu le silence bruyant de certains de mon entourage. J’ai pensé qu’ils avaient honte de moi ou bien qu’ils m’en voulaient de m’être arrêter de travailler. Ce silence a fait naître beaucoup de malentendus en moi (malentendus qui ont persisté longtemps puisque je n’avais pas la force de vérifier ce qu’il en était vraiment.)
Ultérieurement, j’ai appris que, pour certains, il s’agissait plutôt d’une gêne (ne pas savoir quoi dire …)
A l’inverse, j’ai reçu aussi des sms soutenants de personnes inattendues et de relations pro ; cela m’a beaucoup réconfortée. J’ai découvert combien il est important de dire à une personne que l’on pense à elle, notamment lorsqu’elle est dans la douleur. Christophe André l’explique très bien dans son livre « Consolations ».
Quelques jours avant la fin de chaque période d’arrêt, les angoisses ressurgissaient.
Que vais-je devenir ? Ne vais-je pas sombrer dans une dépression ? Comment vais-je m’en sortir ?
Je me souviens de cette phase de léthargie : je ne sortais pas, je parlais peu.
Puis, j’ai commencé à lire ; non pas des romans, mais de nombreux livres pour comprendre ce qu’était le burn out.
Moi qui étais beaucoup dans le mental, j’avais besoin de comprendre ce qui se passait en moi ; j’ai regardé également certains reportages ; écouté des podcasts. J’annotais chaque page de mes livres avec Des post-it.
Je rejoins mon amie Karine Mesquita psychologue sur l’agglo de Chartres ; il est fondamental d’être aidé psychologiquement et aussi juridiquement dans cette longue traversée.
Les lectures de Marie Pezé Docteur en psychologie et psychanaliste et les démarches auprès de la médecine du travail ont été précieuses.
Contrairement aux apparences, vous n’êtes pas seul dans cette descente aux enfers.
En parallèle, j’ai recommencé à prendre l’air. Comme si je suivais une ordonnance, je suis allée marcher quasiment quotidiennement seule ou avec notre chien. Des études scientifiques ont démontré les bienfaits de la marche ; je ne suis pas scientifique (malgré un bac D à l’époque) mais je l’ai bien ressenti dans ma tête et dans mon corps.
Puis, je me suis peu à peu ouverte sur l’extérieur. J’ai commencé à renouer avec des connaissances.
S’ouvrir à l’autre, parler de sa situation sans pleurer (cette fois ci),
Etre vendeuse pour quelques heures dans la boutique de son amie,
Rencontrer une créatrice chartraine,
Je n’avais pas encore de plans à cette époque.
La route n’était plus droite. Pour la part de moi qui a besoin de contrôle, c’était vraiment inconfortable, voire insupportable !
Une autre part de moi qui a besoin de sécurité financière a été bien malmenée pendant cette épreuve.
Inévitablement la perte de mon emploi a laissé la place grande aux ruminations, doutes et angoisses.
Dans cette traversée, nous avons du vendre notre maison. Je l’ai vécu comme un véritable deuil. La maison a mis des mois à se vendre. Il y avait sans doute des freins inconscients…
Et puis, lorsque les planètes s’alignent, alors tout se fait.
« Par hasard » avec de grands guillemets, j’ai rejoint une école de PNL. Une nouvelle page allait s’écrire mais ça je l’ignorais à l’époque.
Certains m’ont parfois dit, « C’est courageux de ta part, tu aurais pu rester dans le domaine du droit et trouver un nouveau poste ».
Ce n’est pas ce qui s’est passé pour moi.
Je ressens une envie de faire quelque chose de cette descente.
Je ne suis pas tombée pour rien.
Je n’ai pas perdu mon ancien poste, mon ancienne situation et ma maison pour RIEN.
Je sens qu’il est essentiel d’en faire quelque chose !
L’envie de se réaliser, de s’accomplir et s’épanouir pleinement.
Ce matin j’écoutais un entretien entre Fabrice Midal et Raphaelle Giordano
Voici ce qu’elle disait :
« Les gens s’imaginent qu’avoir réussi c’est être riche, alors que pas du tout.